Des bras invisibles mais présents par leur glaciale accolade lui indiquent qu’elle n’est pas seule. Elle a l’impression désagréable de les sentir taquiner ses cheveux. « Ce doit être le vent » se dit-elle pour se rassurer. Quelques lucioles amicales l’aident à tracer son chemin. Le ciel hésite entre quelques couleurs teintées d’amertume et de désespoir. Des crissements se font entendre dans les fourrés, des pas feutrés qui s’éloignent, des gloussements, des ricanements étouffés par un silence pesant. Nénuphar sort l’améthyste de sa poche, elle respire profondément. Iphigénie, la dame sage, lui a montré comment s’apaiser. Penser à elle lui fait du bien, elle sent alors une force immense l’envahir. Son cœur tremble mais elle est soutenue. « Moi, Nénuphar, je suis sur le chemin de mon vrai désir, celui qui va m’aider à découvrir qui je suis vraiment. » Et tout en avançant sur le sentier menaçant, elle se met à chanter très fort pour défier les forces des ténèbres… Là-bas, dans sa chaumière à l’orée de la forêt, Iphigénie fredonne la chanson des vrais héros, ceux qui, un jour, ont osé faire un premier pas vers eux-mêmes."